SEMAINE #22 : DU 30 MAI AU 05 JUIN

Mais t’es où ? Pas là

Si vous pensez que la jeunesse est délurée, qu’elle n’entretient plus de vie privée et qu’elle se répand sans cesse sur les réseaux sociaux, il se peut qu’une tribune vous fasse changer d’avis. Cette semaine, un universitaire made in USA nous l’assure : les jeunes sont pudiques. C’est pour cette raison qu’ils désertent de plus en plus les réseaux comme Facebook et Twitter. Depuis 2011, déjà 11 millions d’utilisateurs entre 16 et 25 ans ont largué Facebook pour se rabattre sur Snapchat et des messageries instantanées, afin de ne partager qu’avec leurs amis proches. Ceci pour plusieurs raisons : les jeunes prennent conscience des traces indélébiles qu’ils laissent sur la plateforme, ils se doutent que leur futur employeur risque de tomber sur leurs photos de soirées et enfin, l’usage de Facebook s’élargissant aux plus âgés, donc à leurs parents (vous savez, quand ils commentent « Pas cool la clope sur la tof ma fille !!! »)… ils leur répondent : « Papa, Maman, laissez-moi tranquille, ne rentrez plus dans ma chambre ». .

Metropolis 3.0

Ca y est, c’est officiel : c’est au tour de Daegu en Corée du Sud de devenir une ville intelligente… Et l’initiative va gagner tout le pays. Samsung et un service de télécommunication s’associent pour déployer un réseau national d’Internet des objets… Mais attendez, c’est quoi l’Internet des objets ? Ce sont les objets connectés qui nous délivrent de l’info grâce à Internet ! Pour vous donner un exemple, à Daegu, les lampadaires collecteront des données de météo et de trafic routier grâce à des capteurs pour ajuster la luminosité et faire des économies. Certains quartiers seront désignés comme « auto-régulés » : les infrastructures de communication intégreront un Cloud pour stocker des données et seront adaptées aux voitures électriques ou autonomes. Comme quoi les objets connectés ne sont pas que des gadgets comme des ampoules qui diffusent de la musique, mais ils pourraient bien envahir les métropoles…

« Bonjour, je voudrais prendre RDV avec le médecin du travail »… Bon bah ça c’est fini

Si vous ne le saviez pas, Slack c’est un peu l’appli en vogue dans les bureaux. C’est à la fois un outil de gestion de projet, mais aussi une messagerie instantanée pour les professionnels… Et comme la plupart des applications, elle héberge des outils fabriqués par d’autres entreprises. C’est le cas de « TalkLife Connect », une messagerie instantanée de thérapie qui met en lien intelligemment un professionnel de la santé avec un utilisateur dont la consultation se passe… en ligne. C’est-à-dire que vous chattez avec votre psy quand vous voulez, pendant les « heures ouvrables », sans jamais avoir à le rencontrer. Idéal pour ceux qui n’ont pas le temps de caler leur psy à l’heure du déj… En attendant, l’application anti-déprime envisage même d’intégrer des chatbots, comme l’application Instawell commence déjà à le faire : celle-ci consiste à raconter anonymement ses déboires à la communauté qui nous redonne confiance. Alors, prêts à vous laisser réconforter par un robot ?

Les sites web servent-ils encore à quelque chose ?

Le constat est sans appel : attendez-vous à la disparition des sites web. Oui, oui. Même que c’est le directeur design produit de Facebook qui le dit. Il donne deux raisons imparables : les chatbots vont profondément changer notre expérience du web (relisez la news de la semaine dernière !) et l’ère de la mobilité est incontestable. Pour lui, les designers d’interfaces vont finir par comprendre que la création de sites web est « dépassée » et que les plateformes du futur devront répondre à un vrai besoin. Cela ressemble à ce qu’on a connu il y a 5 ans avec les bons vieux pop-ups et autres bannières 468×60…dont on a vu les taux de clics diminuer progressivement. Bon. En réalité, à chacun son écosystème, même si les chatbots vont devenir le dénominateur commun : par exemple, si les pages éditoriales sont l’apanage de Facebook, les sites web, c’est le truc de Google. Si vous voulez faire comme Facebook, oubliez les sites web et si vous voulez faire comme Google… Pensez-y !

Quand les geeks débattent, ça donne ça :

Au cas où ça vous aurait échappé, le graphisme d’interfaces connaît de véritables mouvements créatifs qui se chassent les uns et les autres. C’était d’abord le flat design la star des graphistes : des interfaces sans relief, épurées mais aux couleurs vives. Le modèle par excellence est incarné par Windows 8. Ensuite, Google, en bon Picasso digital, s’est retrouvé à l’avant-garde avec le Material Design sur Android. Celui-ci joue sur des ombres pour un côté réaliste et hiérarchiser les contenus, les interfaces sont toujours plus épurées et les possibilités d’actions de l’utilisateur sont mises en relief. Et comme le cubisme à l’époque, ça ne plaît pas à tout le monde. En témoigne cette tribune, dont l’auteur reproche à Google de vouloir à tout prix créer un design réaliste et de faire croire à l’usager qu’il n’a pas affaire à du digital. Pas bête. Après tout, le digital doit-il être miroir de la réalité, ou est-il obligé de s’en distinguer ?!

Si vous voulez être le geek le plus cool ce week-end, sachez que…

• Sony annonce cette semaine avoir vendu 40 millions de PS4
• Microsoft et Facebook s’associent pour la création du Marea Cable, un câble sous-marin pour accélérer les réseaux
• Facebook travaille sur une version cryptée de son service de messagerie instantanée
• Google travaille sur le Projet Abacus, une technologie d’identification de l’utilisateur numérique selon… son comportement