Cette semaine, c’est Uber qui passe un mauvais quart d’heure. Ballotée entre révélations et révélations, la start-up manque de devenir la risée de la Silicon Valley… Tout d’abord, elle est accusée d’avoir pratiqué l’espionnage industriel à l’encontre de son concurrent direct, Lyft. À l’aide d’un programme malveillant, elle aurait ciblé les chauffeurs qui travaillent pour les deux enseignes. Ainsi, elle aurait pu les appâter pour qu’ils délaissent le second pour le premier… Sauf que c’est pas tout ! Le New-York Times révèle cette semaine qu’Uber aurait enfreint les règles qui régissent l’App Store en espionnant les utilisateurs, même l’application supprimée du mobile.
Pourquoi ? Parce qu’en Chine, des chauffeurs Uber se procuraient des portables volés pour commander des courses, les accepter et ainsi gonfler leur chiffre d’affaires. L’objectif était donc pour Uber de s’assurer qu’un même smartphone ne serve pas à plusieurs larçins… Cette intrusion dans la vie privée n’a pas plu au PDG d’Apple, qui s’est empressé de convoquer le PDG d’Uber pour le menacer d’éjecter son appli de l’App Store. Si c’est ça l’Uberisation…
À tous les cœurs en peine, cette semaine, c’est l’application Hinge qui prodigue de précieux conseils. L’appli a évalué les photos de profil de ses utilisateurs, pour déterminer un archétype de LA photo qui rafle tous les likes/matchs selon le sexe.
Alors, alors ? Alors mesdames et messieurs : arrêtez les photos où vous portez des lunettes de soleil, vous avez 41% de chances de plus d’être éliminé. 90% lorsque vous posez avec un filtre Snapchat, et 98% avec un(e) éventuel(le) « ami(e) ». À l’inverse, une photo où l’on vous voit faire du sport vous alloue 75% de chances d’être adoubé, 74% pour une photo en soirée, et 23% si vous souriez… Le mieux, c’est que Hinge déboîte nos clichés : non, la photo sur la plage n’est pas une valeur sûre. Vous avez 80% de chances de vous faire swiper pour un homme, 47% pour une femme… Tandis qu’une photo en noir et blanc peut booster votre karma de 106%. Quand on vous dit que la séduction c’est des algorithmes !
« Ils ont cartographié le monde, ils veulent cartographier la santé ». C’est avec cette phrase que Verily, une filiale de Google spécialisée dans les recherches scientifiques, justifie sa nouvelle ambition folle : suivre jour après jour l’état de santé de 10 000 volontaires pendant 4 ans.
L’objectif ? Collecter des milliards de données pour tout connaître de l’apparition des maladies, et leurs facteurs de risques. Pour cela, les cobayes devront porter une montre connectée équipée de capteurs sensoriels, capable de mesurer tout ce qui se trame en nous, en plus des données environnementales. Dis-donc, à force de collecter des tonnes de données et d’avoir les moyens de les trier, bientôt tous les humains n’auront plus de mystère pour Google, non ? À l’avenir, qu’est-ce que les autres humains – médecins, organismes – sauront de plus que ce mastodonte de la donnée ? En tout cas, les scénaristes de science-fiction ont de beaux jours devant eux : si Google sait comment les maladies apparaissent, Google sait… Comment les provoquer. On vous laisse imaginer la suite !
En ce moment, les lubies labellisées Silicon Valley font florès. Vous avez sûrement entendu ces histoires de « puces » implantées dans le cerveau pour décupler nos capacités… avant d’avoir ri, ou froncé les sourcils.
Cette semaine, un chercheur en neuroéthique et un avocat les ont prises au sérieux, et appellent à créer de nouveaux droits pour préserver nos libertés.Ils en citent quelques exemples ; « l’intimité mentale », un droit pour que personne ne lise dans nos pensées sans notre autorisation, « l’intégrité mentale », à savoir que personne ne tente de pénétrer ou hacker notre cerveau, la « liberté cognitive », pour que notre état mental ne soit pas endommagé par autrui, et même la « continuité psychologique », à savoir qu’on ne modifie pas notre identité individuelle via notre cerveau. Vous pensez que ces mesures sont trop futuristes ? Après tout, cette même semaine, Facebook s’est donné comme objectif de savoir « lire dans les pensées » pour que nous n’ayons plus à écrire… Comme quoi, elles arrivent à pic.
Cette semaine, c’est une étude d’un professeur de NYU qui nous donne la réponse : dans le métro bondé. Et oui. L’étude consistait à envoyer des sollicitations publicitaires par SMS à des habitants de Shanghaï, ville la plus peuplée de Chine. Ces SMS étaient envoyés à différents moments de la journée, dont cette fameuse traversée du métro pour se rendre au travail. Résultat ? 45% de chances de plus d’effectuer l’achat sur mobile dès lors que vous vous trouvez dans un métro bondé. Ce pourcentage baisse à mesure que vous disposez de votre espace vital…
Alors, l’acte d’achat, un geste désespéré ? C’est un peu cela nous répond le professeur. Les passagers éprouvent un besoin d’«immersion mobile» pour éviter le regard et la promiscuité avec les autres passagers. Si bien qu’ils deviennent hyper-attentifs à ce qu’il se passe sur leur téléphone, et plus sensible aux sollicitations publicitaires. Oui, lorsque vous pensez vous échapper du quotidien immédiat… Vous n’échappez pas à la pub !