Sur la route des vacances, vous aurez sûrement remarqué ce panneau subtil : « Celui qui conduit, c’est celui qui ne joue pas »… A Tetris ? A Snake ? A Candy Crush ? Ben non. C’est bien de Pokémon Go dont on parle, et après la poké-mania vient la règlementation-mania. L’invasion des petites bestioles virtuelles inaugure peut-être une nouvelle ère : celle des jeux qui bousculent l’espace public. Cette semaine, la ministre de l’éducation a déjà pris rendez-vous avec Niantic, l’entreprise qui développe le jeu, pour « empêcher la présence de Pokémon rares dans les écoles ». En même temps, quand on sait que des églises deviennent des arènes de jeu, et que des militaires craignent que des bestioles soient placées sur les sites protégés du ministère de la Défense… On est loin d’imaginer que l’application deviendrait une menace d’intérêt général. On avait tort : dans l’espace numérique, le public et le privé n’existent pas. La vague des Pokémon a submergé indifféremment boulevards et commissariats, tout en mélangeant vie physique et numérique. D’où la nécessité de réinjecter de la raison dans le jeu… en définissant des espaces où l’on ne joue plus !
Vous savez à quoi font penser les applications comme Snapchat ou Facebook ? À une boum de fin d’année, où les deux rivales les plus populaires se regardent jalousement tout en se rendant compte qu’elles portent la même tenue ! Bah oui… Il suffit qu’on revienne de vacances pour n’y rien comprendre : Facebook a lancé l’application LifeStage qui permet aux moins de 21 ans de communiquer avec leurs amis via de courtes vidéos. Sur Instagram – propriété de Facebook – on peut publier des « stories ». Et le coup de grâce, Snapchat rachète l’appli Vurb, un moteur de recherche personnalisé, avec chat intégré. Une manière de faire un clin d’oeil au prochain projet M de Messenger, l’assistant personnel de Facebook, et celui de Google « Google Now ». Sommes-nous arrivés au point mort de l’innovation? Ce qui faisait la force de Snapchat, sera peut être un must-have pour toutes les applications à l’avenir. Bon. Quand elles auront fini de jouer au jeu des 7 différences, peut-être qu’elles recommenceront à nous émerveiller 😉
Encore des bots, toujours des bots, les mêmes bots…. Depuis la Conférence Facebook Developer qui a annoncé l’édition de chatbots sur Messenger, c’est toujours la même mélodie, mais aucune statistique, motus. Hé bien cette semaine on apprend que l’application Kik a comptabilisé près de 2 milliards de messages échangés avec les 20 000 bots d’entreprises sur sa plateforme. 61% des utilisateurs ayant conversé avec un bot ont entre 13 et 19 ans: les bots permettent aux entreprises de nouer un lien fort avec une audience souvent difficile à atteindre… Les jeunes. Surtout quand ils décident de s’installer sur des plateformes plus intimes réservées à leurs amis proches. Le boss de Kik rappelle que le contenu le plus apprécié est la conversation, et son côté divertissant : faire l’expérience d’une marque via une discussion est évidemment plus entraînant que de scroller un fil d’actu promotionnelles. Et c’est pas Obama qui dira le contraire… Le président a profité de l’été pour sortir son chatbot sur Messenger via la page de la Maison Blanche. Là encore, le chatbot s’adapte aux nouveaux usages : fini l’époque des lettres envoyées aux présidents, surtout quand on peut leur envoyer des GIFs…
Le digital est en passe de devenir une discipline aux Jeux Olympiques. On arrête pas de dire que la télévision a changé, qu’elle est bouleversée par les usages du mobile et d’Internet etc… Ben les Jeux nous l’ont prouvé ! Le stéréotype très populaire du spectateur affalé sur son canapé devant le match prend de l’âge. Les épreuves regardées à la télévision par les 18-34 ans a chuté de 30%. En revanche, la story « Jeux 2016″ sur Snapchat a été regardée par 49 millions d’américains pendant les 6 premiers jours de compétition. France Télévisions s’est prêtée au jeu, avec la retransmission des moments forts via des vidéos sur Twitter, ou avec son application Sport, téléchargée plus de 70 000 fois. On n’ose pas imaginer l’effervescence quand les chaînes diffuseront du e-sport… (vous entendrez bientôt parler de e-sport autant que des bots, on y reviendra une prochaine fois).
… et si la Chine était en train de nous donner une leçon sur le social media ? En Chine, les réseaux sociaux sont décloisonnés. Ils sont bien entendu un moyen de communication, mais aussi une occasion de se tenir informé de l’actualité, sans passer par les médias officiels. Les 2 milliards d’utilisateurs de WeChat – non, on ne plaisante pas – diversifient leur usage des réseaux : la plateforme permet de faire des transactions en ligne à partir de la messagerie, de payer n’importe quel article, ou de lever une cagnotte en ligne avec son interlocuteur. On peut même jouer à des jeux vidéos – qui représentent 80% des revenus quand même – et côtiser pour son assurance-santé. TOUT ÇA ? Oui, oui. WeChat a bel et bien relevé le défi que les projets d’assistants personnels des GAFAs rêvent de réaliser. On peut dire qu’on est encore loin, nous, de cet écosystème multiservice…