Décidément, les réseaux sociaux sont un peu comme ces artistes qui en ont marre d’être confinés dans une case. Si bien qu’on entendrait presque Twitter ou Snapchat dire « je ne fais pas que du rock !! Je fais de la pop aussi »… Enfin presque. En ce qui les concerne, ils essaient d’éviter cette étiquette de « réseau social ». Hé oui, quand Snap Inc. décide d’investir à fond dans la vidéo, avec ses Spectacles, ses investissements dans la reconnaissance visuelle, c’est sûr qu’on a du mal à l’envisager encore comme un simple réseau social. Pareil pour Twitter, qui a préféré être dans la section « News » que « Social » sur le répertoire de l’App Store. Mais pourquoi éviter à tout prix l’étiquette du réseau qui blablate ?! Sûrement pour moins exister dans l’ombre du mastodonte Facebook – qui d’ailleurs se tourne vers la vidéo. Et puis, la notion « réseau social » souffre encore de cette image fixe de la simple plateforme de conversation qui ressemble au vieux forum des années Blog. Alors que ces chères entreprises mettent quand même un point d’honneur à innover et transformer nos manières de communiquer, non ? Bon d’accord, mais comment vous appeler alors ? DES MEDIAS, tout simplement !
Je ne sais pas si vous avez remarqué mais dans chaque description, qu’elle soit Twitterienne ou Facebookienne, on a toujours affaire à cette mention des exs ? Mais si, quand un journaliste met, par exemple : « Journaliste chez iTele. Ex-@leparisien Ex-@FranceInter ». Cette manie curieuse sévit dans tous les domaines, et pour une fois, on devrait peut-être prendre exemple sur notre vie privée. Ça ne nous traverserait pas l’esprit de citer nos exs pendant un premier RDV, faut l’avouer… Cette semaine, ce journaliste de Venture décrypte le phénomène et ses inconvénients. Citer ses « exs » est souvent une façon de se valoriser socialement, en se donnant d’emblée une certaine crédibilité. Pourtant mentionner « ex-Google » sonne un peu comme « ex-génie », non ? Qu’est-ce que cette description dit de nous, véritablement ? Hé bien elle dit sûrement que nous sommes passés par telle entreprise, mais que nous ne nous y sommes pas assez plus pour y rester. Hé oui, comme en amour, lorsqu’il s’agit d’un « ex », c’est souvent qu’il y a eu un hiatus. Raison de plus, pour ne pas confondre « ex » et ex-périence victorieuse ;).
Cette semaine, Twitter a décidé de mettre un coup de pied dans la stratégie du « no comment ». Hein ? Bah oui, vous savez, cette stratégie qui consiste à ne pas répondre – surtout quand on est une marque – lorsqu’on fait l’objet de commentaires négatifs. Dans une étude réalisée par le réseau social lui-même, on découvre que répondre à un consommateur, même insatisfait, pourrait le faire s’intéresser 3 à 20 fois plus aux produits de la marque. Ces twittos seraient même 44% plus susceptibles de partager leur expérience de marque, et 30% plus susceptibles de la recommander. Une simple petite réponse peut même faire des miracles : 69% des personnes interrogées disent avoir un avis positif sur les marques qui ont répondu à leurs commentaires… négatifs. On n’arrête pas de le dire IRL et URL ne font qu’un et ce qui est vrai entre deux personnes qui se parlent physiquement l’est tout autant par l’intermédiaire d’outils digitaux. Allez, on répond à tous les commentaires maintenant !
Alors oui, on sait, Google a fait une conférence historique cette semaine. Oui, oui, on a vu, le smartphone Pixel, qui tient 7 heures, qui contient un assistant vocal, qui est compatible avec le casque de VR Daydream, le stockage illimité, et le Google Wifi, et le Chromecast Ultra, et Google Home, oui, oui, on a vu tout ça. Et pourtant, une chose a attiré notre attention. Dans tout ce (brillant) bazar technologique, l’entreprise a partagé son envie de pousser à son maximum les recherches concernant l’intelligence artificielle, afin que chacun bénéficie d’un Google ultra-personnalisé. À l’horizon, il y a Google Assistant, l’homme à tout faire virtuel, qui serait capable de mémoriser l’intégrale existence de son utilisateur. Chacun bénéficierait de sa propre galaxie Google… et ça, c’est peut-être pas si cool. Déjà que Google veut nous mettre un gros casque sur le crâne pour nous couper du monde, voilà que l’entreprise souhaiterait nous envelopper de nos propres données. Car il s’agit, à l’avenir, peut être que de ça : des suggestions, des recommandations, des résultats de recherche entièrement basées sur notre expérience passée. Et donc, de « fausses » nouveautés. À quand un outil qui allie personnalisation et ouverture sur le monde ? (hormis Pokémon Go 😉 ).
En cette période de méfiance généralisée, les marques ont tout intérêt à donner des raisons de leur bonne foi. C’est un peu sur ce motif que Microsoft et Amazon ont annoncé cette semaine l’installation de « data centers » en France. Data quoi ? Des centres énormes, dont les serveurs rassemblent les données et les applications de leurs chers clients européens, dans le souci que celles-ci ne transitent pas par 90 pays. Hé oui, derrière nos smartphones, nos ordinateurs ultra-connectés, se cachent d’énormes infrastructures, généralement coupées de la vie urbaine, ultra-sécurisées et climatisées, dans lesquelles résident… tout ce qui nous concerne. On a peut-être tendance à l’oublier, et le photographe Dave Greer est là pour nous le rappeler : son projet appelé « Internet » a vocation à nous montrer… À quoi ressemble physiquement Internet. On cache pas notre déception ; les infrastructures de données ressemblent davantage à des prisons géantes qu’à Disneyland. Parfois, il vaut mieux ne pas voir la partie immergée de l’iceberg…