SEMAINE #02 : DU 09 JANVIER AU 15 JANVIER

Tout ça pour ça !

Depuis le mois dernier, c’est le festival de la publicité chez les réseaux sociaux. Entre Snapchat qui chérit ses annonceurs grâce à de nouveaux outils de mesure publicitaire et la monétisation prochaine des vidéos Facebook Live (les publicités seront diffusées après 20 secondes de visionnage), le petit frère Instagram n’est pas laissé de côté.
Ce mercredi, un nouveau dispositif s’ajoute à l’unique outil publicitaire d’Insta (les publications sponsorisées par des marques qui s’intercalent dans notre fil d’actu). Désormais la plateforme accueillera chaleureusement des séquences de publicité vidéo ou photo dans nos stories. C’est-à-dire que les marques pourront s’intégrer entre deux stories pendant le visionnage de celles de nos potes. Et voilà, c’est fait ! Le format pub Tv tant décrié par les pros du digital revient en force mais au lieu d’interrompre nos programmes Tv, il vient s’intercaler entre les histoires bien plus intéressantes de nos amis « sociaux ».

Pro-Am

Entre contenu de marque et amateur, la frontière est parfois mince. Cette semaine, vous êtes peut-être tombés au hasard sur une vidéo d’une publicité labellisée Adidas. Celle-ci comprend toutes les valeurs habituelles de la marque : la liberté, l’émotion, la quête de soi ou l’esprit d’équipe. Sauf qu’elle n’est pas une publicité. En réalité, c’est un jeune étudiant moldave en réalisation publicitaire qui a tranquillement posté sa vidéo sur Youtube, pour répondre à un devoir annuel de son école… Avant de comptabiliser à ce jour près de 11 millions de vues, plus que certaines publicités en ligne de la marque. Du coup, faut-il avoir peur des amateurs ?
En vérité, il y a de quoi être flatté. S’il y a confusion possible entre cette vidéo et une pub de la marque, c’est bien qu’Adidas fait circuler un message et des valeurs assez lisibles pour que les apprentis vidéastes composent avec elles, non ? Pour sa part, la marque a proposé au jeune élève de travailler pour eux, en guise de remerciement. Et pour cause, avec l’arrivée des réseaux sociaux, les consommateurs sont sur un pied d’égalité, et s’approprient les codes des marques de manière créative. L’erreur serait sans doute de réfuter cette nouvelle manière de la nourrir. Alors pourquoi ne pas les intégrer à son histoire ?

Jean-luc fait ses vidéos

Les politiques ont bien compris que la tranche des électeurs les plus jeunes boudent leurs apparitions publiques à la télévision, et rechignent à lire les journaux papier. Du coup, ils ont trouvé le bon filon : Youtube. Ouvrir une chaîne Youtube et s’adresser directement à cette génération infotainment, au risque de ne récolter à peine plus de vues qu’une sombre recette de cuisine filmée au Nokia 3310. Quoique. Cette semaine, Jean-Luc Mélenchon dépasse Hillary Clinton sur la plateforme : 133 842 contre 164 331 abonnés. On a vu arriver aussi la chaîne de Florian Philippot ce mercredi, dans une vidéo qui ressemble plutôt à une publicité pour du café.
Hum… Que visent-ils avec ces nouvelles apparitions digitales ? Sûrement cet effet d’authenticité – valeur chère aux millenials – auquel se prête peu le format télévisuel, à cause des éléments de langage et de la communication tous azimuts. En gros, un moyen pour faire revenir les jeunes aux urnes. Là-dessus, on peut quand même s’interroger : en imitant les Youtubeurs pros, à base de « abonnez-vous à ma chaîne », « si vous êtes d’accord, donnez-moi un pouce vert », il peut aussi y avoir confusion des genres… Et aussi un bon retour de manivelle quand ces codes sont mal maîtrisés comme c’est trop souvent le cas. N’est pas Norman qui veut !

Faut que ça buzz !

Cette semaine, la marquise et la marquis du cinéma français, Marion Cotillard et Guillaume Canet se sont lancés dans une guéguerre sur les réseaux sociaux. L’idée ? Se prendre en photo dans des postures (assez) désavantageuses, le tout estampillé du hashtag «Rock’n’Roll Challenge», inspiré du nom du nouveau film de Canet.
En gros, le couple se ridiculise volontairement l’un et l’autre à coup de publications sur leurs comptes Instagram respectifs, en reprenant les codes bien connus des challenges qui irriguent le Web. Tout cela en pleine tournée de promotion du nouveau film… On a compris. Mais tendre la perche avec un challenge facile à réaliser, sûrement dans l’espoir qu’il soit repris par les internautes et que le nom du film circule, bonne ou mauvaise idée ? Avec le Ice Bucket Challenge, les internautes avaient déjà presque oublié qu’il s’agissait de la maladie de Charcot, alors imaginez pour ce dernier. Hé oui, le Web est cruel : donnez-lui un nom de challenge, et il en oublie l’origine… en revanche les images restent.

Viva CES ?

On vous parlait de Viva Technology cet été, pas de raison d’oublier le « Consumer Electronic Show » cette semaine… et comme le premier, le second a été la coqueluche des médias. Qu’a bien t-il pu se passer de si époustouflant à Las Vegas, dans ce salon consacré aux geeks ? Avec 3800 exposants et des milliers de visiteurs, on pourrait s’attendre à une refonte complète de notre monde technologique, non ? Bah non. À part un résumé parfait des tendances de l’année 2016, pas d’innovation radicale, c’est la foire aux produits pilotables depuis notre smartphone.
Dans ce cas, pourquoi tant de personnes s’y sont ruées ? On a la réponse : la nostalgie du télé-achat et du concours Lepine 😀. Ce festival rempli de démonstrations en tous genres permet de vivre en live l’expérience qui nous est offerte à la télévision depuis des années. Et confine parfois à l’incompréhension, quand on voit qu’on a accès à toutes les démonstrations depuis notre ordinateur, à travers toutes les vidéos du CES !

Si vous n’avez pas eu le temps de flâner sur le net, prenez le :

• Les scientifiques sur Twitter ont créé le # le plus étrange de l’histoire des # (âmes sensibles s’abstenir)
• Vous ne pouvez pas bloquer Mark Zuckerberg sur Facebook…
• Spotify a nommé Barack Obama… Président des playlists