Alors même qu’on pensait que Facebook mettait un frein à l’isolement intellectuel provoqué par sa plateforme à travers la suggestion « d’articles liés » à ceux qui atterrissent sur notre fil d’actualité (voir newsletter n°51), l’entreprise fait marche arrière cette semaine. Et pourquoi donc ? Pour notre bien, d’après Zuckie. En effet, l’algorithme qui ordonne notre feed va désormais privilégier les publications de nos amis et les contenus qu’ils ont aimé ou partagé plutôt que ceux des médias ou des marques.
D’après le boss, cette modification a pour but d’apporter plus de bien-être aux utilisateurs, selon l’adage qu’on se sent mieux lorsqu’on est exclusivement entouré de ses proches. Une aubaine pour ce qui est de la collecte de données, puisque nous sommes plus susceptibles d’avoir de l’activité sur la plateforme si nous sommes constamment face à des contenus de nos amis les plus proches. En revanche, le risque d’accroître le phénomène de « bulle » dans lequel nous ne tardons pas à nous trouver sur les réseaux sociaux, préservés de tout contenu que nous n’aimons pas ou avec lequel nous sommes en désaccord… Du coup, le frein à l’isolement, c’est pas pour maintenant.
Et si c’était de la faute aux couleurs ? Cette semaine, le New-York Times donne la parole au collectif « Time Well Spent« , qui lutte pour recouvrer notre attention et notre temps précieux face aux nouvelles technologies. Pour ce faire, ce dernier nous donne des trucs et astuces pour cesser de devenir l’esclave de notre smartphone. Parmi eux, une idée a priori dérisoire mais efficace : convertir l’écran de son smartphone en noir et blanc.
Hé oui, nous ne sommes que des humains, réactifs à toutes formes de stimuli, particulièrement ceux qui impliquent des couleurs chatoyantes. Le passage d’un écran coloré – dont le design des icônes est spécifiquement créé pour attirer notre attention et nous tenir en éveil – à un portable couleur automne nous tenterait beaucoup moins. Si vous voulez tenter l’expérience, allez dans « Réglages », « Général », « Accessibilité », « Raccourci accessibilité », « Filtres de couleurs » et pressez trois fois votre bouton Home. Ça y est, vous voyez la vie en gris.
Désormais, les GAFAs ne seront plus jamais épargnées. Elles ont beau posséder un pouvoir équivalent à celui d’un État, il suffit d’une association de consommateurs pour les faire plier. C’est du moins la morale de la saga « obsolescence programmée » qui s’est abattue sur Apple ces derniers temps, et qui se solde cette semaine par l’ouverture d’une enquête.
On vous fait le point, si vous étiez en Papouasie durant cette affaire : Apple était accusé de ralentir volontairement les batteries de ses appareils pour inciter les consommateurs à en acheter de nouvelles. L’entreprise répond qu’il s’agit simplement de les brider pour éviter que l’appareil ne s’éteigne de manière intempestive. Qui a raison, qui a tort ? Qu’importe, puisque dans l’opinion publique, le premier qui accuse a toujours raison. Malgré sa défense, à coups d’experts et d’études, Apple décide de réduire le coût de ses batteries de 80 à 25 euros… et ça sonne comme un aveu. Dur, dur de communiquer sans apparaître comme le coupable !
Lorsque la vague des Youtubeurs a déferlé sur la toile, tout le monde était d’accord pour dire qu’il s’agissait d’une mini-révolution. Entre temps, les Youtubeurs pionniers ont eu quelques héritiers, fait des films, des stand-ups ou se sont même parfois reconvertis dans la musique. Mais depuis, difficile de déterminer qui a véritablement pris la relève. Est-ce que cette époque où Youtube faisait naître des vidéastes en herbe du jour au lendemain est révolue ? En tout cas, les polémiques qui ont entaché sa réputation auprès des annonceurs l’ont forcé à serrer la vis.
Désormais, il faut au moins 1000 abonnés et 4000 heures de visionnage d’une chaîne pour que son créateur soit rémunéré. En d’autres termes, fini le buzz fulgurant d’une vidéo choc et souvent malveillante qui rameute des spectateurs – et donc des euros. Mais ça rend la tâche plus ardue aux nouveaux arrivants bien intentionnés. Autrement dit, si votre rêve est d’ouvrir votre chaîne Youtube et d’en vivre, il va falloir être patient…
Ahlalala, les réseaux sociaux, comme ils sont blagueurs. Une chose est sûre, ils connaissent bien la nature humaine et savent comment l’appâter. C’est ce que nous révèle le journal d’information canadien Globe & Mail cette semaine, à travers un article à charge contre les plateformes du web qui nous tournent en ridicule.
En l’occurrence, le journal évoque le cas d’Instagram. Si vous publiez une photo sur le réseau social sans en être un utilisateur actif, Instagram est en mesure de ne vous montrer qu’une fraction des mentions que vous recevez dans l’espoir que vous recheckiez l’application compulsivement quelques minutes plus tard. En effet, qui n’a pas déjà rechecké sa photo fraîchement publiée en pensant : « seulement 4 likes ? ». C’est précisément sur cette déception qu’Instagram se base pour nous faire revenir sur la plateforme plus régulièrement. Alors, la prochaine fois, ne vous laissez pas berner.