Quand le web donne le la, la loi traîne. C’est le casse-tête qui traverse le Parlement français, au sujet de la protection des données des mineurs sur Internet, qui ne sont pas encore réglementées dans la loi française. Dans un projet de loi en examen cette semaine, on retrouve notamment l’initiative d’une « majorité numérique » fixée à 15 ans, au-dessous de laquelle chaque mineur devrait obtenir l’autorisation parentale pour s’inscrire sur n’importe quelle plateforme en ligne.
Pourquoi ? Parce qu’on considère qu’à cet âge, on peut saisir les enjeux liés à la confidentialité et être responsable légalement de ses données personnelles divulguées sur la toile… Responsable, pourquoi pas, mais conscient des enjeux, on en doute : de 7 à 77 ans, il est encore très ardu pour chacun de comprendre ne serait-ce qu’une ligne des conditions générales d’utilisation d’une plateforme, qui renferment pourtant des informations cruciales sur la manière dont la confidentialité est gérée. Si on commençait par les rendre plus claires pour les jeunes utilisateurs ? On est sûr que ça bénéficierait aussi aux plus âgés…
Une ville, c’est un espace rempli de piétons, de commerces, d’habitations mais surtout de souvenirs et d’émotions. C’est cet aspect de la ville de New-York que Kate Ray a souhaité restituer dans une carte participative en ligne, appelée « Crying in public« . Le site reprend la traditionnelle carte Google Maps, sauf qu’au lieu d’y indiquer les endroits phares où se rendre, les utilisateurs anonymes sont invités à annoter les lieux d’un souvenir.
À l’aide d’émojis, il leur suffit de marquer un lieu puis de légender par un paragraphe plus ou moins long. Cela va du « évanoui ici » au « premier baiser là », du souvenir le plus marquant au plus anecdotique. Tout l’enjeu est de raconter la ville autrement, d’offrir une narration plus intime et personnelle à l’opposé des cartes habituelles, froides et désincarnées. On attend impatiemment la version française, histoire de voir Paris d’un tout autre regard…
Quand on vous disait que Google allait bientôt remplacer votre docteur, on était pas loin d’avoir raison. Il faut dire que Verily, dédiée à l’intelligence artificielle, a fait une découverte notable cette semaine. Un algorithme capable de prédire les maladies du cœur après examen de vos yeux, vous y croyez ?
L’algorithme a été entraîné en visionnant des photographies de rétines de 300 000 patients, et peut ainsi établir une prédiction des risques cardiaques de chacun, en prenant en compte certains critères – âge, pression artérielle etc. Jusque là, l’algorithme a enregistré un taux de réussite de 70%, en détectant des risques cardiaques qui ont été ensuite confirmés par une analyse sanguine du patient. Il faut croire que le jour où nous serons soignés par des robots approche…
Lorsque les problématiques de modération sur votre plateforme sont trop lourdes, faites simple : déléguez-les à vos utilisateurs. C’est à peu près la tangente que prend Facebook, en testant cette semaine les « downvote« . Qu’est-ce ? C’est un bouton, proposé pour l’instant à 5% des utilisateurs américains, qui leur permet de signaler les commentaires inappropriés, en sélectionnant parmi plusieurs choix : « offensant », « trompeur » ou « hors sujet ».
Le dispositif est surtout créé pour faciliter les procédures de signalement et alerter les modérateurs plus rapidement, puisque le nombre de « downvote » n’est pas visible pour les utilisateurs. On ne change pas une équipe qui gagne : souvenez-vous, sur les forums d’antan, les modérateurs qui n’étaient pas des salariés du site web, mais de simples utilisateurs très actifs désignés comme tels par les plateformes. Après tout, le propre des politiques de modération, c’est de responsabiliser chacun des utilisateurs, non ?
Paradoxalement, le plus dur à faire accepter aux utilisateurs d’une plateforme, c’est le changement. En témoigne la vague de déception qui a déferlé sur le web, au moment du déploiement de la nouvelle version de Snapchat. Au point même où une pétition sur change.org a atteint le million de signatures, pour sommer les dirigeants de revenir à l’ancienne version.
Pourquoi ? Parce que la confusion entre les stories des amis et les conversations privées font rugir les Snapchatteurs aguerris. Jusque là, la plateforme a répondu que les utilisateurs allaient « s’habituer » et qu’il n’était pas question d’un retour en arrière. Normal, quand on voit la manière dont les polémiques à chaque nouveau design de Facebook retombaient aussitôt comme un soufflé, on se dit qu’il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Mais comment expliquer qu’à l’heure où tout s’accélère, où tout se transforme continuellement sur le web, les utilisateurs soient encore pris de pulsions conservatrices ?