On vous en parlait déjà l’année dernière, sauf que dans le monde du numérique, les réactions se font souvent en différé. À l’occasion de l’élection de Donald Trump, une firme américaine appelée « Cambridge Analytica », spécialisée dans la data, avait été sollicitée par le camp républicain pour analyser les comportements des potentiels électeurs. Pour cela, elle a eu recours à une application créée par un universitaire de Cambridge, qui a permis de filtrer les informations des internautes. Celle-ci a été acceptée par Facebook puisqu’elle s’exerçait à des fins académiques. Sauf que l’auteur de l’application a vendu la base de données récoltée à la société en question… et qu’elle concerne des millions d’utilisateurs.
Ce sont les nouvelles révélations du Guardian qui épinglent Facebook, et mettent la firme sous les feux des projecteurs. Depuis, Facebook a bloqué l’accès à l’application, mais le mal est fait : des parlementaires anglais se sont déjà exprimés et réclament une amende significative, et de plus en plus d’articles guident les utilisateurs pour protéger leurs données sur la plateforme. Certains parlent du plus grand scandale qui ait jamais touché la firme… Affaire à suivre.
Un mot tout droit venu des Internet(s) a fait son apparition dans le dictionnaire anglophone Merriem Webster. Ce mot, c’est le « ratio ». Qu’est-ce c’est ? C’est un moyen d’évaluer la performance d’une publication sur les réseaux sociaux en un temps record. Pour repérer un tweet qui n’a pas du tout marché il suffit d’observer son ratio : les likes et partages – ou retweets – rapportés au nombre de réponses. Si le nombre de réponses est fortement supérieur au nombre de likes, on est probablement face à un bad buzz. Exemple, si votre publication Twitter ou Facebook n’obtient que 3 likes et 78 réponses, il y a de fortes chances que vos camarades soient en train de vous incendier dans les commentaires. Pareil pour les influenceurs et pour les marques.
Initialement, le terme est apparu pour Twitter, mais il s’étend à tous les réseaux sociaux : dès lors que les publications sont consensuelles, elles impliquent plus de likes et moins de commentaires. À l’inverse, les internautes se ruent sur l’occasion pour répondre à l’envoyeur. Dans cette situation, on dira que vous vous êtes fait « ratioisé » ou « ratioed », en anglais.
Les innovations à tout va ont tendance à hérisser le poil des internautes. De plus en plus de railleries circulent sur le réseau social Twitter à propos des soi-disant « inventions » qui impliquent souvent des choses que l’on connaît déjà. Il suffit de taper dans la barre de recherche : « à deux doigts d’inventer » pour en trouver des belles, qui ne manquent pas d’épingler les « tech entrepreneurs » peu avisés.
La dernière en date concerne un dispositif mis en place dans l’espace public, CityTree, distribué par une start-up. Il s’agit d’un grand tableau avec un banc, sur lequel il y a de la verdure. Le but ? Dépolluer les villes urbaines… Les internautes n’ont pas manqué de froncer les sourcils : « les mecs sont à deux doigts d’inventer un arbre ». Effectivement, fallait y penser…
Et si nous étions en train de vivre le déclin du texte sur Internet ? C’est l’observation que fait cette semaine le New-York Times. Alors qu’Internet a été créé pour donner à voir du texte, puisque c’était le seul langage qu’il pouvait « lire », aujourd’hui sa figure bascule de plus en plus vers la vidéo et l’image en général, au point même d’évoquer l’avènement d’un Internet « post-texte »… Après tout, les influenceurs du début parvenaient à se faire connaître grâce à leurs articles et leurs blogs, avatars de journaux intimes en ligne, tandis qu’ils sont aujourd’hui plus audibles sur Youtube, Instagram et autres médias du « voir ».
Ils ne sont pas les seuls à suivre cette tendance, quand on observe la prééminence des médias d’information qui fonctionnent désormais quasi-uniquement sur la vidéo. D’après le journal, une inquiétude en découle : alors que le texte a cette particularité de faire appel à notre rationalité, les images et les vidéos qui façonnent l’information en ligne sollicitent en revanche nos émotions. D’où la question posée : est-ce que plus tard, les slogans et les « mèmes » remplaceront les arguments ?
Ça y est, Instagram est officiellement passé du côté e-commerce de la force. Cette semaine, la plateforme a lancé en France sa fonctionnalité « Instagram Shopping ». Le concept ? Les marques – et tous les influenceurs qui ont activé leur compte en mode « Business » – peuvent désormais tagguer leurs vêtements ou autre comme si il s’agissait d’individus. Il suffit ensuite de cliquer sur le tag pour accéder à une plateforme de paiement.
Bon, les marques n’ont pas intérêt à avoir la main lourde, avec la limitation à 5 articles taggués par publication. Néanmoins, on s’attendait depuis longtemps à cette conversion, la galerie de photos numérique ressemblant de plus en plus à un catalogue interactif… Et dans 5 ans ? Dans 5 ans, Instagram ressemblera probablement davantage à nos catalogues La Redoute d’antan. Rien de nouveau sous le soleil !