Comment une information erronée, impartiale ou complètement inventée peut-elle se répandre comme un vaste venin sur les réseaux sociaux ? Une étude de Media Insight Project et American Press Institute nous éclaire cette semaine. La raison pour laquelle vous êtes susceptible de partager une fake news est que… Vous faites trop confiance à vos amis ! La moitié des internautes interrogés sont prêts à partager un article, d’une source inconnue, tant qu’il est posté par quelqu’un de confiance.
C’est-à-dire que si votre pote sympa poste un article de BidonMag, il y a des chances pour que vous le partagiez les yeux fermés, sans même vérifier d’où il provient et l’identité de son auteur. En revanche, 32% d’entre eux se méfient de l’article si celui-ci n’est pas partagé par quelqu’un de confiance… Et ce, même lorsque la source est fiable. Comme quoi, les réseaux sociaux ont transformé la manière dont les médias gagnent en crédit. D’après les chercheurs, il y a une issue possible : l’architecture de Facebook. Lorsqu’un article est partagé sur notre feed, on voit en premier le nom de l’ami, en gros caractères, tandis que celui de la source est écrit en tout petit… Pourquoi pas commencer par rééquilibrer la donne ?
Il n’a pas fallu longtemps pour qu’Instagram passe de l’album photo en ligne au e-commerce. Jusque là, vous pouviez aimer un post, le partager et même acheter un produit sur une photo… Dorénavant, vous pourrez réserver un vol, un hôtel, une séance de spa, tout ça depuis l’application. C’est en tout cas le projet que porte son directeur commercial, et qu’il a susurré à l’oreille de Bloomberg cette semaine.
Quand on sait que 80% des utilisateurs suivent au moins un compte professionnel, on se rend compte du potentiel bénéfice de cette petite réforme. Et on se demande bien ce qu’Instagram manigance, à essayer de tout centraliser sur sa plateforme. Engloutir peu à peu et minutieusement tous les sites web de e-commerce ? Faire en sorte que les marques n’aient plus besoin d’avoir le leur ? Mystère. À ce rythme, Instagram deviendrait la plateforme géante de la gestion de notre apparence, médiatisée par les marques et représentée par les influenceurs en tous genres. Elle est loin l’époque du simple filtre…
De nos jours, on dispose de 1000 applis pour rencontrer l’amour. En revanche, laquelle d’entre elles prend en charge le service après vente de la rupture ? C’est le projet de « Break-up Boss », une application de suivi personnalisé des coeurs brisés. Pour la somme de 9 euros, celle-ci vous évite des déconvenues, comme ce SMS d’insultes, envoyé à une heure tardive un soir de « décompression ».
Au menu, un livret de 40 conseils d’un coach qui retrace le parcours traditionnel de la personne larguée. Vous avez même un espace « bloc-notes » dédié pour reverser votre haine/tristesse/joie (rayer la mention inutile). Sans compter l’appli qui vous demande régulièrement si vous allez mieux… Dis-donc, on parle souvent des robots qui remplacent les humains dans le monde du travail, mais ce ne serait pas ici la même chose dans la sphère amoureuse ? Mais oui ! Cet ami(e) qui vous écoute divaguer pendant des mois jusqu’à vous dire qu’il en a marre bah… Il a désormais son relai numérique.
Cette semaine, ne nous dites pas que la charmante Scarlett Johansson placardée sur tous les murs vous a échappée. Et oui, elle est à l’affiche du film « Ghost in the Shell », l’adaptation d’un manga célèbre (parmi les geeks) de Masamune Shirow. C’est l’occasion de revenir sur le succès du manga, souvent qualifié de « visionnaire ». Pourquoi ? Parce qu’à sa sortie en 1989, l’auteur se posait déjà les mêmes questions qui émergent de plus en plus aujourd’hui. Les robots peuvent-ils avoir une âme ? Qu’est-ce que l’intelligence humaine si celle-ci peut être reproduite dans une machine ? L’intrigue se déroule dans un monde futuriste, où les hommes sont dotés de « cyber-cerveaux ». L’héroïne de l’intrigue, une policière cyborg, tente d’identifier un criminel qui s’empare des cerveaux de ses victimes… Sauf que ce criminel est une intelligence artificielle. À l’heure où certains IA peuvent faire preuve de sensibilité, où Elon Musk veut, grâce à des puces implantées dans le cerveau, décupler nos capacités, où la thématique de « l’homme augmenté » se démocratise… On le confirme : c’est visionnaire.
Mais quel est le problème avec la police Comic Sans ? Cette semaine, dans les colonnes du Guardian, le créateur de cette typo Vincent Connare (oui) revient sur la polémique. Depuis son intégration à Windows 95, et après avoir parcouru les chats du monde entier, cette police est devenue l’ennemi public n°1. Le créateur revient sur son histoire avec nostalgie : elle a été explicitement créée pour contraster avec les polices plus sérieuses comme Times New Roman, à l’attention des novices de l’informatique.
Il se souvient même d’un groupe appelé « Ban Comic Sans » qui protestait déjà à l’époque contre cette typo. Depuis, celle-ci est devenue emblématique de la dérision. Vincent Connare évoque même un épisode où le Centre Européen pour la Recherche Nucléaire avait utilisé cette police pour présenter une avancée scientifique majeure… et s’était fait tacler de tous les côtés. En tout cas, son créateur en est fier et déclare qu’elle a été véritablement appropriée par le public. …